Première rencontre...

Oregane se retrouvait une fois de plus à la crique du dauphin. L'endroit où elle passait le plus de temps, juste au centre de sa zone de travail. Là où elle gardait les quelques affaires qu'elle possédait, où sa sœur lui rendait parfois une petite visite. C'était surtout un lieu clef pour la sentinelle qu'elle était : la crique était souvent le lieu de contact avec les autres peuples. Bien sur, elle ne se montrait pas, mais elle écoutait et apprenait ce qui se passait au delà de l'océan.

Et justement, ce jour là, il y avait quelqu'un qui s'approchait. La jeune femme se glissa entre les rochers, s'approchant silencieusement, juste assez pour voir de qui il s'agissait, mais pas trop pour ne pas être vue. Encore quelques secondes et elle verrait de qui il s'agissait. Elle se hissa sur un rocher, ouvrant grand les yeux.

C'est à ce moment qu'elle glissa sur la roche visqueuse. Sans pouvoir se rattraper, elle tomba en avant, dans un grand plouf. Quand elle remonta à la surface, elle se trouvait face au mystérieux inconnu.

Oregane ouvrit de grands yeux, se remémorant à toute vitesse ce qu'elle était sensée faire en une telle circonstance. Tenir son rôle de sentinelle. Ne pas fuir. Prendre contact. Plus facile à dire qu'à faire. C'était la première fois qu'elle était confrontée à une telle situation, habituellement elle restait invisible aux autres.

C'était un homme à la peau noire et aux yeux rouges, avec de longs cheveux blancs. Un drow, forcément. Et armé d'une épée, donc potentiellement dangereux. Mais elle n'était pas sans défense, du moins tant qu'elle restait dans l'eau. Elle resta donc là, à moitié immergée, à le dévisager, ne sachant comment réagir. Son air restait neutre même si ses grands yeux reflétait une certaine appréhension qu'elle s'efforçait de dominer.

Vêtu de manière habituelle, ma chemise bleue et mon pantalon gris ave ma cape grise,, je marchais. Ma rapière à la hanche car les routes peuvent être dangereuses, l'étui contenant mon luth dans mon dos et une sacoche en bandoullière, où se trouvait ma lyre, je me dirigeais vers a côte. J'avais entendu parler d'une légende au sujet de la Crique au Dauphin et j'avais eu envie d'aller voir les lieux où se serait déroulé cette légende. Tout en marchant sur la route, je récitais tranquillement l'histoire, sans la chanter et sans accompagnement, me la remémorant juste.

"C'était l'histoire d'un nain qui vécut
Il y a bien longtemps,
Contraitement aux siens,
Il ne vivait pas dans les montagnes,
Préférant vivre au bord de la mer,
Intrigué par cet endroit,
Profond comme les montagnes sont hautes
Mais innacessible pour les siens.
Il désirait tellement découvrir
Les trésors qu'elle cachait;
Qu'il allait de port en port,
Cherchant un bâteau pour monter à bord,
Mais même si nain peut être synonyme de bon charpentier,
Les capitaines ne crurent pas qu'un nain
Puisse être un bon matelot.
Finalement, il parvint à embarquer,
Passager au lieu d'employé,
Il découvrit le mal de mer et le goût de poisson,
Ainsi que l'absence de bière.
Une nuit, alors que, se penhant par-dessus bord,
Pour admirer l'eau disait-il,
Une voix il entendit
"Faites demi-tour" disait-elle,
Regardant l'eau, il ne vit qu'un dauphin,
Sans s'en préoccupé, il resta
Continuant à admirer la mer,
Blanc comme tout eux qui l'admire trop.
Le lendemain, un tempête se leva
Pauvre nain, balloté dans sa cabine,
Malade come jamais il ne l'a été
Soudain, un grand bruit retentit
Le navire un récif avait rencontré,
Courageux, le nain réussit à atteindre le pont
La pluie tombait, impitoyable pour sa barbe
Voyant les autres aller à l'eau, il fit ce que
Nul nain ne fait, il plongea dans la mer
Emporté par les flots, ne sachant nager
Il perdit connaissance.
Il se réveilla, le soleil au-dessus de sa tête
Et du sable dans sa barbe
Regardant la mer, il ne vit qu'un aileron
Celui d'un dauphin, celui de son sauveur ?
C'est ainsi, pour remercier son sauveur,
Que le nain marin nomma cette crique anonyme
Où il revint à la vie la Crique du Dauphin."

J'étais arrivé à la crique et je descendis vers la plage où, selon la légende, le nain aurait repris vie. Je trouvais cette histoire amusante, mais elle ne disait pas que le lieux était magnifique. Alors que je m'avançait, j'entendis un gros bruit de chute dans l'eau. venant d'un groupe de grands rochers. Légèrement intrigué, je m'y dirigeais et je vis une créature sortir de l'eau. Une femme en fait, avec un charmant visage, de grands yeux noirs où se lisaient une certanes inquiétude. Ses cheveux, humides et brillant sous la lumière du soleil, descendant jusqu'à ses reins, couvraient sa poitrine dénudé, cachant ses formes. sa jolie peau blanche était recouverte d'écaille d'un joli bleu-vert. Elle n'avait pas de belles jambes mais une magnifique queue de poisson à la place. elle devait donc être une Kaiyou.

Javais bien sur entenndu parler de ce peuple aquatique, inconnu car n'ayant que peu de contact avec le reste du monde. Il existait de nombreuses légendes à leur sujet et j'en avais déjà conté plusieurs. J'estimais avoir beaucoup de chance de l'avoir rencontré et, poliment, je m'inlinais devant elle, souriant pour la rassurer.

"Bien le bonjour, gente demoiselle. Je m'appelle tanaël Ard'drelt, ménestrel de mon état. Puis-je avoir le privilège de connaître votre nom ?"

J'eespérais qu'elle allait rester car, j'avais envie d'en savoir plus sur son peuple. Bien sur, je na la questionnerais pas comme cela, il fallait d'abord que je lui montre qui j'étais. Que nous devenions amis, oui, j'aimerais bien être son ami. J'attendis sa réaction, me demandant si elle allait se présenter ou partir.

Oregane se rassura un peu : l'inconnu était armé, certes, mais il avait aussi un instrument de musique, ce ne devait donc pas être quelqu'un qui consacrait tout son temps à tuer. Elle restait méfiante, mais un peu moins sur le qui vive.

La drow s'inclina, - ce qui fit faire instinctivement un petit mouvement en arrière à la jeune femme - se présenta. Un ménestrel ? Elle eut un petit sourire timide, et répondit doucement :

" Je me nomme Oregane. Je... "

Elle se tut. Elle s'apprêtait, comme lui, à dire son métier, préciser qu'elle était sentinelle, mais elle doutait que ce soit très malin : il valait mieux que les autres peuples ignorent ce que les kaiyous avaient mis en place. Du moins c'était ce qu'on lui avait appris et elel était plutôt d'accord sur ce point.

Bien, vu qu'il n'était pas hostile, elle n'avait plus qu'à faire son travail. Elle reprit donc, malgré sa réserve naturelle :

" Vos êtes donc ménestrel ? Que venez vous faire ici ? On ne voit pas grand monde, la crique est plutôt calme. "

Elle se hissa souplement sur un rocher, pour s'asseoir un peu plus à la hauteur de Tanaël. C'était quand même plus agréable que de lever les yeux vers lui. Maintenant, elle se sentait un peu plus sure d'elle. Après tout, cela faisait deux ans qu'elle patrouillait sur les berges sans prendre contact avec ceux qu'elle voyait, se contentant de relayer les informations aux siens. Elle appréhendait à présent l'autre facette de son métier et ça ne lui déplaisait pas. A vrai dire, tout ce qui pouvait briser un peu la monotonie de ses journées lui convenait tant qu'elle en prenait pas de risques inutiles.

" Enfin, de l'autre côté, il y a l'échoppe... "

Elle avait précisé, se disant que peut-être c'était ce que le drow cherchait, s'étant juste égaré. Elle-même n'y allait pas, si ce n'était pour observer la boutique de loin et voir un peu quels étaient les clients. Elle aurait préféré d'une certaine façon que le nain qui avait bâti l'échoppe aille s'installer ailleurs, elle aurait eu plus de tranquillité. En même temps, c'était une source d'information sur le reste du monde presque inépuisable alors elle ne pouvait pas s'en plaindre.

Quand je m'étais incliné devant elle, je notais le léger mouvement de recul de la Kayou. L'aurais-je effrayé ? a moins qu'elle n'ait pas l'habitude de parler avec ceux qui vivent en dehors de l'eau, ce qui me semblait le plus probable. Après tout, il s'agissait d'un peuple assez renfermé. Elle se présenta, se nommant Oregane. Elle allait ajouter autre chosemais se ravisa. Je me demandais ce qu'elle allait dire. Son travail ? Ou son rang ? Peut-être n'avait-elle pas le droit d'en parler à un inconnu. En tout cas, je ne lui demanderais pas. Tout en me demandant ce que je venais faire ici, m'informant de l'existence dune échoppe, ma nouvelle connaissance, il était trop tôt pour parler d'amitié, se hissa sur un rocher et s'y assis.

"Une échoppe ici ? J'ignorais cela."

Tout en parlant, je posais mes affaires par terre et je m'assied en face d'elle, sur un autre rocher, faisant attention à ne pas glisser, la pierre étant humide à cause de l'eau de mer.

"Quand à la raison de ma présence ici, figurez vous que je venais juste voir si les lieux étaient aussi splendides que je les imaginais."

Je souriais, ne disant pas tout. Je voyageais effectivment en partie pour voir de nouveaux paysages, de nouveaux signes de la beauté de la Nature. Mais je n'allais pas lui dire, alors que nous nous conaissions à peine, que je venais pour voir les lieux d'une légende. je défis, l'attache de ma rapière et la jetais vers mes affaires, signe que je n'avais aucune intention belliqueuse, continuant à parler.

"Et vous, demoiselle Oregane, pusi-je savoir ce qui vous amène sur ce rivage ? Si cela n'est pas indiscret bien sur."

Les lieux étaient-ils splendides ? Sûrement pas autant que sous l'eau, à Océalia, du moins de l'avis d'Oregane. Par contre, c'était vrai qu'elle n'avait pas vraiment de point de comparaison avec le reste des territoires émergés.

Elle se détendit un peu en voyant qu'il abandonnait sa rapière avant de se figer lorsqu'il lui posa une question. Ça, elle n'avait pas prévu... Elle n'aimait pas mentir, mais elle ne savait pas trop si elle pouvait dire réellement ce qu'il en était. En fait, ses directives étaient plutôt floues... Elle opta donc pour un mensonge par omission, disant juste une petite partie de vérité :

" Je me promène. J'aime bien venir à la surface. "

C'était vrai... mais elle détourna quand même les yeux, un peu gênée. Décidément, elle avait encore à apprendre pour faire correctement son travail. Elle se mit à jouer un peu avec l'eau, la laissant couler entre ses doigts. Puis elle releva son regard vers lui et demanda avec un petit sourire :

" Alors ? Vous imaginiez bien ? Je veux dire, je ne sais pas comment est le reste du monde, à l'air libre... Ça ressemble à cette crique ? "

Elle aurait bien aimé qu'il lui en dise plus, tout ce qui touchait aux territoires dans les terres l'intéressait. Un peu trop, d'ailleurs, elle aurait mieux fait de se préoccuper des lieux où elle pouvait et devait vivre. Mais c'était plus fort qu'elle, elle était trop curieuse pour se contenter de ce qu'elle connaissait. Alors elle écoutait ce que racontaient ceux qui passaient sur les rives à défaut d'aller voir par elle-même.

Non pas qu'elle n'aurait pas voulu, mais que voulez vous faire quand à la moindre goutte de pluie vous retrouvez une queue de poisson ? Elle s'était promenée un peu, sous forme humaine, sur le rivage, mais ça s'arrêtait là. Elle n'était pas sassez stupide pour s'enfoncer dans les terres. D'autant que sa seule défense consistait à maîtriser l'eau, elle aurait été bien en peine de faire face au danger en pleine forêt !

Tel que je voyais la Crique du Dauphin, elle me plaisait, calme, sans l'ombre de la main d'une personne qui se soit permit de la transformer comme le faisait certains peuples. C'était un endroit apaisant selon moi. Je vis dan ses yeux que mon choix de laisser ma rapière sur le sable détendait Oregane. Tant mieux, rien ne valait une première rencontre qu'une sans inquiétude. Apparement, la jeune Kayou aimait venir se promener à la surface mais je pensais qu'elle ne devait pas avoir l'habitude de rencontrer des gens de la surface. Elle semblait gênée de le dire et je ne ecomprenais pas pourquoi, lui était-il interdit de le faire ?

" Alors ? Vous imaginiez bien ? Je veux dire, je ne sais pas comment est le reste du monde, à l'air libre... Ça ressemble à cette crique ? "

Je souris à sa question. Cela pouvait sembler bête mais je la trouvais intéressant, cela sous-entendais une envie de voyager, de visiter le monde. C'était touchant et je la comprenais, le monde recelait de tellement de beauté naturelle ! Portant mon regard dur l'eau, je lui répondis.

"Pour être franc, je trouve cet endroit magnifique. Concernant le reste du monde, il y a tellement de lieux splendides, magnifiques que je ne pourrais tous les énumérer."

Je reportais mon regard sur elle, toujours avec un sourire à mes lèvres. J'espérais un peu qu'elle ne me demanderais pas d'être précis et de citer un lieu car je ne saurais choisir celui que je préférais; Toute beauté est différente et mérite le même respect.

"Et aujourd'hui, je rajouterais deux noms à cette très longue liste, celui de cette crique et le votre, demoiselle Oregane."

Ne croyez pas que c'était une vulgaire tentative de drague de ma part. Ce n'est pas mon style d'une part, d'une autre elle est réellement jolie. Et puis elle était la première Kayou que je rencontrais, je me souviendrais donc longtemps d'elle. Car je ne savais si j'aurais une autre fois un tel honneur. Je lui demandais ensuite une chose, attendant sa réponse en silence après.

"Pardonnez ma curiosité de barde, mais existe-t-il des ménestrels au sein de votre peuple ? Je suis curieux de savoir quels sont le genre de chansons que vous aimez entendre dans vos légendaires et mystérieuses cités sous-marine."

Lorsque Tanaël parla des beautés innombrables du reste du monde, Oregane baissa les yeux un instant, quelque peu attristée. Elle aurait presque préféré qu'il lui dise que tout était laid et sans intérêt. Au moins, elle aurait cessé de souhaiter aller voir par elle-même. Aussi, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, à poser ce genre de question !

"Et aujourd'hui, je rajouterais deux noms à cette très longue liste, celui de cette crique et le votre, demoiselle Oregane."

Elle releva les yeux, surprise, et eut un petit sourire timide. Elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur le sujet, car il enchainait, demandant si son peuple possédait des ménestrels. A nouveau, elle le dévisagea, surprise. Les kaiyous possédaient pour certains le don d'envouter ceux qui écoutaient leur chant. Ce genre de chose donnait lieu à pas mal de légendes inquiétantes. Étonnant qu'il n'en ai pas entendu parler. Ou qu'il y fasse allusion si il savait de quoi il retournait.
Enfin, ce n'était pas un secret et elle choisit de répondre honnêtement :

" Eh bien, nous chantons essentiellement. Quand aux instruments, je n'y connais pas grand chose... Je ne suis pas la personne la mieux placée pour vous en parler. "

Par contre, elle aimait chanter, même si sa voix n'était liée à aucun pouvoir. Elle reprit en souriant :

" Comme tous les peuples, je suppose, nous avons nos chansons. La plus connue est peut-être celle de la Petite Ondine. Une chanson triste. On dirait que les chansons tristes sont les plus belles... "

C'était du moins son avis. Les airs festifs étaient joyeux, mais rarement beaux. Comme Tanaël était ménestrel, elle ajouta ensuite :

" Et vous, quel genre de musique jouez vous ? "

Tout ce qui touchait au reste du monde l'intéressait. Si ça pouvait passer par la musique, c'était encore mieux. Elle ne s'était jamais posé la question de savoir ce que les autres peuples chantaient, ou jouaient, mais maintenant, elle devait reconnaitre que ça l'intriguait.

Oregane me répondit que son peuple faisait principalement du chant. Elle ne s'y connaissait pas en instrument. Dommage car j'étais curieux sur le genre d'instrument de musique que l'on pouvait utiliser sous la surface des eaux. Pour le chant, je m'en doutais un peu, quel peuple n'a pas de chanteurs ! Et puis, les Kayous avaient aussi la réputation d'envoûter les marins de leurs chants mais je penchais sur le fait qu'il y avait surement de la magie derrière ça. elle disait qu'elle trouvait les chansons tristes très belle et je ne pouvais qu'approuver. Elles étaient certes tristes mais c'était justement ce qui me plaisait dans une chanson, c'était le fait qu'elle fasse ressortir les émotions. elle me parla d'une chanson, La Petite Ondine, que je ne conaissais pas, disant qu'elle était la plus connue chez son peuple. Puis, elle me demanda ce que je chantais come chansons.

"De par mon métier, je connais nombres de chants. Des chansons de fêtes, des contes pour les enfants, les légendes des anciens héros et bien sur des chansons tristes. J'ai un large répertoire pour toutes les situations en fait."

Ce qui était normal. Je voyageais beaucoup et je devais adapter mes chants en fonctions des lieux ou j'allais et de ce qu'on me demandait de chanter. Il y avait même quelques chants, plutôt moyen de mon point de vue, qui étaient de ma main. je souris à Oregane gentiment.

"Pourrais-tu me chanter cete chanson, la Petite Ondine ? Je ne la connais pas et j'aimerais bien l'entendre."

Oregane allait demander à Tanaël s'il pouvait lui chanter une de ses chansons quand il la prit de court et lui demanda la même chose. Elle hésita un instant, peu sure d'elle. Si elle était la seule kaiyou qu'il connaissait, il allait se baser sur son chant pour juger son peuple, non ? Du moins, elle voyait un peu les choses comme ça.
Au passage, elle nota qu'il l'avait tutoyée, ce qui, comme elle était un peu timide, ne l'empêcha pas de continuer à le vouvoyer.

" Un instant, je vous prie, je reviens. "

Car c'était certes agréable de discuter sur les rochers, mais elle ne pouvait pas se permettre de rester aussi longtemps hors de l'eau. Non seulement elle ne tenait pas à se retrouver tout à coup sous forme humaine, mais surtout, se sentir sécher ainsi progressivement devenait vite désagréable. Elle plongea donc un bref instant dans l'eau avant de ressortir, ruisselante, et de se réinstaller sur son rocher.

Où en étaient-ils ? Ah, oui, la chanson de la petite ondine. Elle aimait chanter, mais essentiellement pour elle-même, ou alors pour son petit neveu. Non pas qu'elle n'avait pas une jolie voix, bien au contraire, mais elle ne se sentait pas assez à l'aise pour en faire profiter les autres. Aussi, lorsqu'elle commença, elle tourna son regard vers l'océan, n'osant pas regarder Tanaël.

C'était une chanson qui commençait doucement et montait progressivement en puissance, à mesure que l'histoire devenait plus dramatique. Le destin d'une petite sirène qui tombait amoureuse d'un humain qui finalement l'abandonnait. Au début, la voix d'Oregane se fit légèrement tremblante mais peu à peu, elle reprit son assurance et bientôt le chant monta clairement. Quand elle osait chanter, elle avait une jolie voix, montant facilement vers les notes plus aiguës.

Lorsqu'elle se tut, elle jeta un regard timide à Tanaël, en quête de son avis.

" Un instant, je vous prie, je reviens. "

"Je t'en prie."

Elle plongea dans l'eau et je la vis y rester un moment avant de revenir s'asseoir sur le rocher. Je me disais que c'était un détail important que je venais de voir. Apparemment, il me semblait que les kayous ne pouvaient rester longtemps hors de l'eau. Peut-être que la déshydratation avait des conséquences grave sur eux.

Elle se tourna ensuite vers le large et commença timidement à chanter. Sentant qu'elle était mal à l'aise de le faire devant un inconnu, je fis comme elle et tournais la tête vers le large. J'écoutais sa jolie voix qui chantais une triste histoire. Celle d'une kayou qui était tombée amoureuse d'un humain. Après une période de bonheur, celui-ci la laissa pour partir, la pauvre sirène se retrouvant inconsolable et seule.

Elle se tourna ensuite vers moi et je lui souris, applaudissant doucement. J'avais apprécié sa voix et son joli timbre musical. Quant à la chanson aussi triste qu'elle soit, je la trouvais très belle.

"Je comprend pourquoi ton peuple aime cette triste histoire Oregane. De plus, je trouve que tu as une jolie voix."

Je décidais d'essayer de me rappeler de cette chanson. Je la trouvais trop belle pour la laisser de côté. Et puis l'un des rôle des bardes est de permettre aux différentes communautés de mieux se connaître. Et puis, il s'agissait du seul chant kayou que je connaissais. Je lui fis un sourire.

"Aimerais-tu que je te chante à mon tour une chanson ? J'en connais une qui expliquerait comment pourquoi on appelle cette crique ainsi."

[hrp : désolée du temps de réponse, je suis un peu débordée en ce moment]

Oregane eut un petit sourire timide lorsque Tanaël applaudit en la complimentant.

" Merci. " presque inaudible, mais l'intention y était.

" Aimerais-tu que je te chante à mon tour une chanson ? J'en connais une qui expliquerait comment pourquoi on appelle cette crique ainsi."

Elle acquiesça, intéressée. Pourquoi appelait-on ainsi cette crique ? Parce qu'il y avait des dauphins, non ? En même temps, on y trouvait également d'autres animaux et quantité de végétaux, donc le choix n'était pas aussi évident. Maintenant qu'elle y pensait, peut-être les drows n'usaient pas du même nom et l'histoire n'aurait rien à voir avec ce qu'elle pourrait imaginer.

" Avec plaisir. " répondit-elle donc simplement, avec une curiosité non dissimulée.

Finalement, elle se détendait un peu. Discuter avec ceux de la surface, du moins avec Tanaël, était plutôt agréable et vu sa vie actuelle, parler un peu lui faisait du bien et la tirait de sa solitude. En plus, elle appréciait la musique, une discussion sur le sujet ne pouvait que lui plaire.

" Ce doit être agréable de voyager pour apprendre de nouveaux airs. "

Il y avait une pointe d'envie dans ses paroles. Combiner musique et voyage, ça la faisait rêver, maintenant qu'elle en avait eu l'idée. Et ça resterait un rêve, ça, elle le savait parfaitement. Les kaiyous ne se promenaient pas à travers le monde, à moins de chercher les ennuis. Ils avaient bien assez de l'océan, du moins, c'est ce qu'on leur répétait depuis tout petits. Oregane n'avait jamais aimé les idées toutes faites, elle avait cherché à en savoir plus. Sauf qu'à avoir ce genre de pensées, on risquait de finir comme la petite ondine de la chanson, entre deux mondes trop différents...

Enfin, maintenant qu'elle avait appréhendé cette facette de son métier, elle continuerait à discuter avec les voyageurs. En admettant qu'elle ose les aborder, ce qui n'était pas gagné. Mais elle ne pouvait compter sur une glissade impromptue à chaque fois !

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