Présentation de Naessa {fini}

~~ Nom ~~
Ocrion, nom de famille
de notre bon roi

~~ Prénom ~~
Naessa, car tel est le
prénom que l'on m'a donné

Présentation de Naessa {fini} Naessa11

~~ Race ~~
hybride mi-humain mi-kaiyou,
du moins puis-je le supposer,
je n'en sais rien moi-même.

~~ Age ~~
17 ans, mais étrangement
je semble avoir cessé de grandir...

Présentation de Naessa {fini} Naessa12

~~ Sexe ~~
féminin, je n'ai jamais laissé
personne le vérifier,
vous devrez me croire sur parole.

~~ Clan ~~
hikari, car tel est
le clan qui m'a recueilli.

Présentation de Naessa {fini} Naessa15

~~ Métier ~~
Troisième princesse des hikaris,
et petite soeur de la jolie Eva.

~~ Alignement ~~
bon, paraît-il.
Quoique certains en doutent parfois.

Présentation de Naessa {fini} Naessa16

~~ Description physique ~~

Que peut-on dire de Naessa ? Par où commencer ? Par quoi ? La grâce des courbes, la rondeur d'une épaule, la fraîcheur d'une joue rosée... Les 1m61 de délicatesse qui s'élèvent telle une oeuvre précieuse laissent apparaître le satin blanc de neige de la peau fine, si fine que la moindre trace, le moindre toucher, semble s'y imprégner en une marque indélébile. Fragile enfant, frêle et délicate, à un point où le moindre souffle semble capable de la briser telle une brindille. Mais les apparences sont heureusement trompeuses, car contrairement à la brindille sèche, le corps encore pur est d'eau, tel le roseau qui survit au chêne par sa souplesse face aux intempéries. La finesse et l'élégance d'un petit pied qui donne un pas dansant et léger lui permet de se mouvoir avec grâce et légèreté. Des jambes à la peau parfaite, trop sans doute pour être humaine, révèlent un manque de muscle et d'entraînement physique. Son bassin, plutôt échancré, et ses hanches rondes avec suffisance, amènent sur une taille svelte et délicatement formée. Une poitrine ronde, encore adolescente mais déjà bien formée et presque femme, offre une touche de jeunesse et de fraîcheur à cette silhouette agréable et élancée. Aux yeux de beaucoup d'humains, Naessa est belle, très belle, quoique petite. Elle paraît moins agréable aux regards des elfes, qui se passeraient volontiers de ses quelques rondeurs. Les épaules étroites et frêles guident vers deux bras de même carrures. Ses mains, en revanche, diffèrent un peu. Ses mains, douces et délicatement parfumées, aux longs doigts souples et fins, révèlent quelques lignes pâles dans une paume soigneuse. Des mains d'artiste, des mains de magicienne et non des mains de travailleuse. Les cales des guerrières sont également invisibles, Naessa n'a visiblement jamais tenue une épée en main.

Après un cou blanc, contrôlant, dominant ce petit corps de douceur et de délicatesse, se tient une tête bien formée, au milieu de laquelle s'illumine un visage aux traits fins. Les joues légèrement rosées aux pommettes heureuses encadrent un nez fin qui remontent jusqu'à deux yeux brillant. Ces yeux, telles deux perles couleur noisette, semblent s'épanouir dans un regard amande aux cils fins, d'une noir léger et soutenu. De fins sourcils accentues l'apparente naïveté de son regard enchanteur. Ce sont ces yeux dans lesquels ont peut lire un mélange d'intelligence, de hardiesse, d'espièglerie, mais également de douceur et d'innocence. Toutes ces petites choses éclairent un jour ou l'autre ce magnifique masque de pureté qu'est le visage doux de cette jeune fille. Celui qui la regarderait trop longtemps dans les yeux seraient envoûté par la puissance de ce regard, par les reflets ocres qui s'y découvrent, par cette profondeur qui, telle un labyrinthe, ouvre ses portes à de nombreuses possibilités. Le mystère l'entoure, aura étrange et pénétrante, envoutante mais peu déstabilisatrice. Ces yeux s'ouvrent tel le miroir de son âme, portant sur le monde un regard dénué de haine. Enfin, la moue capricieuse d'une bouche doucement charnue et rosée, complètent ce visage dont le menton cache les rondeurs de l'enfance pour laisser place à la fermeté des formes. Les lèvres s'étirent telles des pétales de roses en un sourire discret, à peine visible, laissant son visage dans cette expression de naïveté qui semble si bien la désigner. Ces lèvres, offertes et pourtant inaccessibles, sont une arme plus redoutable que les yeux. Elles peuvent exprimer tellement de sentiments différents et variés ! Mais là n'est pas la pire menace. Avez-vous déjà entendu le chant des sirènes ? Naessa le possède, bien malgré elle. Sa voix, cristalline, chantante, s'élève d'une manière hypnotisante lorsque ses lèvres s'écartent en un chant merveilleux. Personne ne peut trouver ce chant laid, encore moins un homme. Seuls les kaiyous peuvent y résister, car ils y sont habitués. Mais il s'agit d'une arme dont elle ignore la puissance, aussi n'en fait-elle jamais usage. Soyez seulement envoûté par son rire pur, par sa voix mélodieuse, vous seriez bien aise de pouvoir l'entendre chanter sans la surprendre. Encadrant cette blancheur qui la couvre entièrement, une cascade légère et voluptueuse de cheveux noirs comme la nuit semble parvenir jusqu'à ses hanches, voire plus bas encore lorsqu'elle les laisse libre de toute entrave. Fins, raides mais souples, soyeux, les cheveux noirs obéissent peu aux ordres de la jeune fille, se rebellant avec acharnement à chaque coiffure. Naessa se tresse une couronne de cheveux qu'elle utilise pour entourer l'arrière de sa tête. La plupart de ses cheveux restent sur ses épaules et sur son dos, libre comme elle aimerait l'être.

Une robe délicate, le blanc pur, la blancheur immaculée, ou le rose innocent, prémisse de l'amour immature... telles sont les couleurs que Naessa aime à porter. Souvent, une longue robe de toile et de soie blanche, ou une longue robe de taffetas blanc retombe sur ses pieds, avec délicatesse. Elle n'est pas princesse sans ornement, elle aime à porter des robes qui se distinguent par leur beauté simple et éphémère. Parfois, une couronne de cristal vient orner sa chevelure, une couronne légère, aux reflets irisés, parfait symbole des glaces éternelles. Les bijoux d'argents qu'elle porte sont très rares. Un bracelet gracieux au bras gauche, parfois un autre similaire sur le bras droit. Le plus beau qu'elle porte est un collier, une aigue-marine polie que lui a donné sa soeur Eva. Hormis ces quelques accessoires, les bijoux et ornements l'intéressent peu, elle préfère être simple et à l'aise plutôt que magnifique et angoissée. Ainsi vêtue, elle pourrait marcher des heures entières, dans ses sandales d'argent qui ne semblent guère adaptées à la température de Luméor. Lors de ses sorties, Naessa couvre ses épaules d'une cape de fourrure blanche, douce et chaleureuse, dont la capuche rabattue semble tracer une auréole banche autour de sa tête royale.

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Naessa est une demi-kaiyou, elle a hérité d'eux quelques particularités physiques. Hormis la voix, elle possède leur faculté bénite ou maudite de voir ses jambes se transformer au contact de l'eau. Les jambes alors fines et élancées s'unissent et se couvrent d'écailles bleues argentées. Il faut plusieurs heures pour lui permettre de retrouver son apparence humaine, mais la respiration illimitée qu'elle a sous l'eau est un avantage non négligeable. En revanche, il lui faut éviter les pluies torrentielles... Il n'est pas bon d'être hybride lorsque tout le monde vous prend pour un être humain.

~~ Description mentale ~~

Naessa est une princesse, elle se doit de se comporter comme une princesse. Elégante dans ses gestes, simple dans son comportement, la jeune fille semble être un symbole vivant d'humilité et de droiture. Obéissante et calme, elle n'a aucune difficulté apparente à se plier aux ordres, à incliner la tête devant ses supérieures. Elle a toujours fait preuve d'une intelligence remarquable, peut-être un peu mal utilisée, mais il est impossible de la considérer comme une idiote. Du moins sur certains points. La naïveté de son visage n'est qu'une apparence, un joli masque qui plaît beaucoup à la famille royale. Un regard pur et innocent qui attendrit et désarme les personnes les plus froides. Lorsqu'elle cherche réellement à déstabiliser quelqu'un, elle effectue une petite moue adorable, penchant légèrement la tête pour laisser un doigt toucher ses lèvres... C'est en effet ce qu'on pourrait appeler de la manipulation. Elle ose, enfant brillante, s'imaginer capable de tout. Elle ne cherche pas tellement le trône, bien qu'une part d'elle le convoite tout de même. Seulement pour devenir reine, il lui faudrait éliminer toutes les personnes de la famille royale, dont sa soeur Eva qu'elle adore plus que tout.

Un portrait pareil de Naessa peut la faire paraître cruelle, prête à tout, mais vous auriez tort de vous y fier. Naessa est douce et rêveuse. Sa part d'ambition n'a fait que croître par la rancune accumulée contre la famille royale, c'est le seul vrai défaut de cette charmante demoiselle. Elle n'hésitera jamais à se porter au secours de quelqu'un, elle ne juge pas non plus sur l'apparence, la race ou sur le clan, préférant se faire sa propre idée de ce que sont les gens qu'elle côtoie. Sincère, elle dira toujours ce qu'elle pense aux personnes avec qui elle se sent bien. Elle est aussi capable de tenir tête à un homme faisant deux fois sa taille, mais elle n'arrive jamais à parler sa famille des soucis qui la rongent, ni à parler à coeur ouvert de certains sentiments. Le courage l'abrite car la peur la fait souvent trembler, elle a peur de beaucoup de choses mais plus particulièrement de perdre des personnes qui lui sont chères. Sa plus grande phobie reste les chats. Sans doute un point de son côté kaiyou. Elle ne peut pas les approcher facilement, elle se met à crier... sans pour autant les brutaliser. Malgré tout, elle sait faire la part de chose et elle éprouve un profond ressentiment à l'idée d'être responsable de la souffrance de quelqu'un. C'est une amie loyale, toujours prête à intervenir si on lui en fait la demande, toujours prête à sourire. Enfin, quand elle se relâche, qu'elle se libère de sa timidité, elle fait preuve d'une énergie débordante, flamboyante, presque trop puissante pour elle. Honnête et droite, elle pourrait sembler presque parfaite, aux yeux de ceux qui apprécient les timides dans son genre. Malheureusement, Naessa a également quelques défauts.

Naessa est inventeur. Elle utilise son intelligence pour dessiner, faire des croquis, monter, démonter, jouer avec tout ce qu'elle peut afin de réaliser les idées les plus farfelues sorties directement de son esprit rêveur. Oh elle a déjà essayé de faire une machine volante. Le résultat n'avait rien de bien glorieux puisqu'elle a terminé son décollage dans la fange des cochons. Charmant spectacle, mais il faut dire qu'elle s'était élancée depuis la plus haute tour du palais. L'anecdote mise à part, on peut dire que Naessa n'a rien d'un génial inventeur. Elle a beaucoup d'idées, mais souvent ses quelques expériences se terminent en catastrophes. Les explosions sont courantes d'ailleurs, chose étonnante puisque la poudre n'existe pas sur Echino. La poudre non, mais les potions aux mélanges instables oui. Bref, de ce côté, Naessa déborde d'énergie et de soif de vivre, elle est considérée comme une fille complètement folle dès le moment où on la voit plongée dans ses croquis ou allongée sous une invention à lancer des clés métalliques et des ressorts un peu partout. Elle n'a pas peur de se salir la jolie Naessa, elle est loin d'être ce genre de fille à faire un scandale pour une tâche sur une jolie robe. Elle n'est pas garçon manqué pour autant, même si parfois elle s'en rapproche beaucoup. Fière et noble dans ses actes, la princesse sait aussi se montrer autoritaire lorsque le besoin s'en faire sentir. Un autre de ses défauts est la jalousie. Naessa est... extrêmement jalouse. Elle peut piquer des colères lorsqu'une personne à qui elle tient lui cache quelque chose. Pire encore si elle tombe amoureuse, ce qui n'est heureusement jamais arrivé. Il faudrait alors plaindre le malheureux car elle resterait méfiante et... sans doute violente dans ses punitions. Car si Naessa est douce et plutôt passive, il lui est tout à faire possible de lancer une potion d'explosion ou d'utiliser l'objet de sa vengeance comme cobaye pour une de ses inventions.

Enfin, ce qui n'arrange rien, c'est sa maladresse. Naessa est autant chanceuse, ou malchanceuse selon certains que maladroite, bien qu'elle ne puisse pas y changer grand chose. Elle est ce genre de personne à se prendre une branche sur la tête en plein combat, à trébucher sur un caillou pour tomber à l'eau ou encore à se prendre les pieds dans sa robe avant d'arriver dans la salle du trône... Vous imaginez le résultat ? Pour le coup, Naessa rougit plutôt facilement, mais elle a tout de même un moral en acier trempé. Il en faut beaucoup pour qu'elle craque sous la pression. Elle ne crie que très rarement, voire jamais. Elle se relève quoiqu'il arrive et essaye de prendre la vie du bon côté. Ce n'est pas évident, ça ne l'est pour personne, mais elle aime dispenser de la bonne humeur autour d'elle.

Naessa aime beaucoup de choses. Les inventions évidemment, la musique, le dessin, l'écriture, la magie... Oui, la magie. Elle n'est pas devenue magicienne comme ça, sans réfléchir. Elle est devenue magicienne car elle le voulait, elle le sentait au plus profond d'elle-même, de toute son âme. La magie du vent n'est qu'un début, elle doit apprendre à se perfectionner dans d'autres sorts plus ou moins puissants. Et elle ignore encore comment utiliser les pouvoirs des kaiyous, il lui faudra trouver un maître dans ce domaine. Si elle aime la magie, Naessa déteste les armes. Elle a une sainte horreur des armes blanches, elle refuserait toujours d'en porter. Ces objets sont faits pour blesser, elle ne veut pas blesser. D'ailleurs, combattre lui est pénible, elle préfère largement laisser les autres le faire à sa place. En tant que princesse, elle n'a encore jamais eu à le faire. Mais elle est têtue pour ça, vous aurez beau lui ordonner de prendre une dague, elle ne le fera pas, même pour détacher une corde. Elle aime beaucoup les produits marins, les calamars, les poissons frais, les algues. Elle accepte de manger des salades ou de la viande, mais elle déteste plus que tout ce qui est fort et / ou épicé. Faite-lui goûter du piment et elle saura vous le rappeler éternellement. Naessa a la rancune tenance...

Secrète, mystérieuse finalement, si vous parvenez à entrer dans l'univers de Naessa vous découvrirez une jeune fille pleine de vie et de couleurs, étrange certes mais agréable à vivre.

~~ Chapitre 1 : une belle histoire, ou presque ~~

C'était une journée pluvieuse, peu agréable pour une promenade, encore moins pour une sortie en mer. Et pourtant, Shawn se trouvait sur le quai, un sourire aux lèvres, affrontant le vent et la pluie sans se sentir dérangé. Il était capitaine depuis longtemps déjà, alors qu'il atteignait sa quarante-sixième année d'existence. Plutôt grand, avec une carrure de marin ou plus communément appelée "type armoire à glace", Shawn révélait une apparence des plus banale. Des yeux marrons, des cheveux châtains, une peau hâlée par le soleil et un peu rêche à cause du grand air. Son visage légèrement carré était fendu d'une horrible cicatrice, mais étrangement il dégageait un certain charisme, une force, une assurance qui le rendait aimé et respecté de ses hommes. Debout sur le quai, il regardait ses hommes embarquer les marchandises qu'il leur faudrait transporter jusqu'aux villages sous la tutelle de Néork. La terre était tellement étendue qu'il était parfois plus facile de passer par la mer pour approvisionner ces petits villages adjacents. Shawn remarqua une jeune femme serrant un de ses marins dans ses bras, en pleurant. Les adieux habituels. Il était vrai que passer par la mer était dangereux, car la mer cruelle était impitoyable envers les navires. Ce qu'elle prenait, elle finissait par le rendre, mais jamais dans l'état original. Shawn laissa quelques souvenirs resurgir. L'époque où sa femme venait lui dire adieu en priant pour son retour était révolue. Il avait eu deux fils, les deux étaient morts en mer à ses côtés. Comment aurait-elle pu lui pardonner ? Lui-même ne s'en remettait pas. Le pardon... Non. Il avait joué la vie de ses fils, Il avait perdu. Avec la mer, il n'y avait que des paris risqués, rien d'autre. Il fallait dire pour sa décharge que la chance n'avait pas été de son côté. Shawn se sortit de ses pensées et redonna quelques ordres. L'embarquement terminé, il grimpa la passerelle jusqu'au pont et se dirigea vers le gouvernail, posant sur sa tête son tricorne noir.

- Parés à lever l'ancre ! Déployez les voiles !

Il ne fallut que quelques minutes au bateau pour commencer à se déplacer, il en fallut beaucoup plus pour sortir du quai et l'habileté du capitaine à manœuvrer aidait beaucoup. L'excitation que ressentait Shawn étai sans pareil. C'était pour ça qu'il aimait la mer, même s'il préférait affronter les tempêtes. Oui, on le prenait souvent pour un fou. Mais aux yeux de beaucoup, c'était un homme passionné avide de sensations fortes. Surtout depuis la mort de ses fils. Il tournait la barre et ceux qui le voyaient pouvaient voir cet étrange étincelle dans son regard, mélange de folie et d'enthousiasme. La mer l'appelait, il était prêt à répondre à cet appel. Le bateau s'éloigna lentement vers le large et sur le quai les femmes saluaient de la main en pleurant. D'un certain côté, Shawn enviait son équipage. De l'autre, il les plaignait. Devoir toujours supporter de déchirement à chaque départ, voir les larmes sur le visage de celle qu'on aimait... Non, c'était pénible au bout de quelques années. Même si les premières étaient les plus difficiles.

Le voyage commença donc, sous le vent et la pluie, ce qui ne promettait pas un voyage des plus calme, bien au contraire. D'ailleurs, à peine s'étaient-ils éloigné des côtes que déjà la panique gagnait l'équipage. Shawn donna des ordres calmement et la sérénité revint. Il ne fallait jamais perdre son sang-froid, jamais, quelque soit les circonstances. C'était très dangereux d'agir de cette manière, la panique faisait faire des erreurs qui pouvaient s'avérer mortelles, surtout en mer. Mais Shawn n'avait vraiment pas prévu que le temps se dégraderait aussi vite. La situation échappait à son contrôle. Comment en était-il arrivé là ? Il avait fait preuve d'imprudence. Il n'aurait pas dû partir durant cette tempête qui ne faisait que s'accentuer à mesure que les heures passaient. Sur le pont, c'était la panique et le vent couvrait la voix du capitaine. Bien heureusement, ils étaient tous des vétérans et ils œuvraient d'une manière complémentaire les uns avec les autres. Shawn vit un jeune mousse passer par-dessus la rambarde et s'accrocher tant bien que mal à un cordage. Sans réfléchir, il attrapa son second qui hurlait des ordres, lui mit la barre dans les mains, et bondit à la rescousse de l'adolescent. Il avait vu trop de jeunes gens mourir, il ne laisserait pas un autre jeune homme périr comme l'un de ses fils. Jamais. D'une poigne solide, il attrapa le jeune homme et le hissa sur le pont, puis il ouvrit la porte de la cale et l'y jeta sans ménagement.

- Reste là mon gars ! Ta maman va s'inquiéter si tu ne reviens pas !

Il ferma la porte à clé et la rangea dans sa poche. Au moins, ce jeune ne mourrait pas ! Sauf si le bateau coulait mais ce n'était pas une éventualité que le capitaine prévoyait. Le navire tanguait méchamment et les marins avaient bien du mal à conserver leur équilibre. Shawn voulut regagner la barre, mais une poulie brisée vint le frapper à l'arrière du crâne. Sonné par toujours conscient, il chancela davantage avant de passer par-dessus bord.... La tempête se calma finalement, laissant une fine brume recouvrir le bateau épuisé. Les marins se laissèrent peu à peu tomber sur le pont, reprenant leur souffle, respirant un bon coup. Ils s'en étaient sortis de justesse, la marchandise semblait intacte et apparemment personne n'avait perdu la vie. Du moins, c'était ce qu'ils croyaient avant qu'un marin demande :

- Mais où est le capitaine ?

Shawn voguait dans les brumes de l'inconscience. Où était-il ? Que lui était-il arrivé ? Il avait l'impression d'être enfermé dans une étrange bulle, il sentait ses vêtements mouillés lui coller à la peau mais il pouvait respirer sans gêne. Etrange... Il se garda bien de faire la moindre remarque, pour lui, il était déjà mort, dans un rêve qui l'entraînait au seuil de l'au-delà. Peut-être était-ce le cas, peut-être pas. Il ferma les yeux et laissa les ténèbres l'emporter à nouveau. Lorsqu'il s'éveilla pour la deuxième fois, il était allongé sur un sol dur, sombre et humide. Il cligna des yeux, sentant son corps frémir de douleur. Il ne devait pas être mort finalement. Mais alors où était-il ? Il se redressa en grimaçant et s'assit tant bien que mal. Une grotte... Quelques lumières évanescentes provenant des roches donnaient un semblant d'éclairage et c'est ainsi qu'il put remarquer les barreaux de corail rose qui le gardait prisonnier. Il était donc prisonnier... Mais ce n'était pas une prison comme les autres ! Il n'en revenait pas. Le peuple marin... existait-il vraiment ? Plus de trente ans de voyage en mer et tout ce qu'il en avait entendu n'était que légende. Etait-ce vrai, finalement ? Etait-il prisonnier des fameuses sirènes ? Mais alors pourquoi l'avaient-elles sauvé ? Il était bien incapable de répondre à la question, aussi préféra-t-il ne rien dire et attendre. Quelqu'un finirait bien par venir lui apporter un peu de nourriture, il était prisonnier mais bien vivant après tout.

Il n'eut pas à attendre bien longtemps avant d'entendre un murmure, des personnes qui parlaient à voix basse. Il fut encore plus surpris de voir apparaître deux femmes... complètement nues. Même pour un vieux loup de mer comme lui, les formes féminines ne le laissaient pas indifférents et son équipage aurait bien ri de le voir ainsi, bouche-bée, le regard brillant et le teint légèrement rouge. Elles étaient si belles, ces deux jeunes femmes à la peau blanche et aux yeux d'un bleu océan ! Elles ne semblaient pas du tout gênées par leur apparence, comme si tout ça était naturel. L'une d'elles, la plus jeune, possédait de longs et soyeux cheveux blancs et des formes délicates et fermes. L'autre avait des cheveux rougeoyant vraiment très longs, touchant presque ses pieds. Elles posèrent leurs yeux océans sur l'étranger. Leur regard était glacial et Shawn referma la bouche. Il n'allait certainement pas vivre longtemps. La beauté glaciale... Un frisson le parcourut. Au moins, ce serait une belle mort ! Ce fut la plus âgée qui lui adressa la parole. Sa voix était mélodieuse, envoutante.

- Tu es ici en étranger, tu n'aurais jamais dû pouvoir arriver jusque là si Méhaniel ne t'avait pas sauvé la vie.

Elle désigna d'un geste la jeune femme qui l'accompagnait. Cette dernière baissa la tête et se cacha derrière son aînée, timide et honteuse. Du moins Shawn la jugea-t-il ainsi. Il se leva et adressa à la jeune timide un sourire bienveillant, ignorant avec audace l'aînée qui le menaçait.

- Merci de m'avoir sauvé la vie demoiselle. Je suis heureux de pouvoir vous remercier de vive voix.

Il inclina la tête et la cadette devint écarlate. L'aînée poussa un soupir agacé et posé son regard océan sur lui, plus menaçante que jamais. Elle semblait pourtant indécise et Shawn se demandait ce qu'elle comptait faire de lui. Finalement, elle se tourna vers la cadette.

- Tu es sûre de toi ?

- Bien sûr grande soeur !

Shawn eut un sourire. Des soeurs... Hormis les yeux, elles n'avaient pourtant rien en commun ! L'aînée le regarda à nouveau, puis elle tourna les talons et s'éloigna, sa chevelure flamboyante la suivant avec grâce. La cadette resta seule et Shawn se demande un instant le pourquoi de cette discussion. Elle tenait à rester seule avec lui ? Dans quel but ? La jeune fille posa sa main sur les barreaux de corail et ces derniers disparurent. Elle s'approcha de Shawn, qui faisait de son mieux pour éviter de ne pas trop la regarder. Il jouait sa vie, ce n'était pas le moment de se comporter comme un homme normal, il devait résister à ses pulsions... Du moins c'était ce qu'il croyait. Il se demanda vraiment ce qui se passait lorsqu'elle glissa une main sous sa chemise... (CENSURE Razz

)

Lorsque la demoiselle sortit de la cellule en remettant les barreaux en place, Shawn était dans un état de béatitude qui aurait fait rire n'importe qui. Puis les jours passèrent, sans rien. On le gardait prisonnier, on ne venait plus le voir. Il commençait à avoir très faim. A chaque marée haute, sa cellule était à moitié engloutie et il devait rester debout de longues heures dans le froid. Enfin, un jour, alors qu'il commençait à se demander s'il allait mourir dans ce trou, la jeune femme répondant au doux nom de Méhaniel vint le retrouver. Elle regardait derrière elle, inquiète. Shawn vit qu'elle portait quelque chose, de la nourriture. Elle s'approcha et lui sourit tendrement, avant de lui tendre des petits poissons vivants et des algues comestibles.

- Tiens... C'est pour toi. Les autres... veulent te laisser mourir. Mais je trouverai un moyen de te faire sortir.

Shawn se saisit avidement de la nourriture et commença à la dévorer, tout en laissant son regard parcourir les jolies courbes de la sirène, qui paraissait une fois de plus complètement nue devant lui. Shawn avait passé le stade de la pitié. Il voulait sortir, il devenait fou à rester ainsi.

- Pourquoi m'as-tu aimé ?

Méhaniel rougit doucement et laissa une de ses mains caresser celle de Shawn. Elle lui expliqua alors qu'elle avait passé toute son enfance à regarder son bateau, qu'elle avait tout vu, elle avait même assisté à la mort de ses fils. Elle ne les avait pas sauvé, car elle ne devait pas le faire. Mais elle s'en était voulue, alors à défaut de pouvoir sauver les fils, elle avait sauvé le père, afin qu'il continue à la faire rêver par sa manière d'affronter les dangers de la mer, sans peur. Shawn l'écouta sans rien dire, même si la colère le saisit une ou deux fois, il trouva admirable les efforts qu'elle faisait pour lui. Elle rêvait de le revoir sur le bateau, il commençait à croire que, s'il partait, il l'emmènerait avec elle pour lui faire partager ses aventures. Il la voyait déjà pleine de vie sur le pont, profitant du large, souriant avec le regard brillant qu'elle lui adressait en parlant de lui. Il comprenait mieux à présent pourquoi elle s'était ainsi offerte. Elle l'avait longtemps observée. Et dire que pendant toutes ces années il avait ignoré jusqu'à l'existence des Kaiyous... A présent qu'il la regardait, plus jeune et plus belle que jamais, il se disait qu'il s'était trompé pendant des années. Il laissa sa main courir sur celle de Méhaniel, puis il remonta tendrement jusqu'à ses lèvres.

- Fais-moi sortir et je t'emmène.

C'était un odieux marché, il le savait bien. Il était marié, même s'il n'aimait plus sa femme. Il ne pouvait pas l'abandonner, sa fille n'aurait pas supportée leur séparation. Pourtant, il voulait l'aimer, la combler, la protéger. Méhaniel écarquilla les yeux sous la stupeur, puis elle lui adressa un sourire radieux et fit disparaître les barreaux de corail. Elle lui prit la main et s'avança pour l'embrasser tendrement. Shawn la prit dans ses bras, puis il se leva. Il n'était plus le temps de penser aux sentiments d'une adolescente. Il devait retrouver son bateau. Avec l'aide de Méhaniel, il parvint à sortir de la grotte, puis elle l'aida, le porta, le guida, jusqu'au rivage, la Crique du dauphin. Une fois sur la terre ferme, elle essuya vigoureusement sa queue de poisson jusqu'à la transformer en une jolie paire de jambes. Shawn regardait, perplexe. Décidément, il ne pourrait pas vivre avec elle. A la moindre pluie, elle se transformerait et alors ce serait la catastrophe. Il lui était reconnaissant de l'avoir sauvé, mais il ne pouvait pas la garder avec lui, tant pour elle que pour lui. Il lui prit doucement la main, puis s'approcha d'elle et savoura une dernière fois la douceur de son corps. Lorsqu'elle laissa le sommeil l'emporter, il la laissa ainsi sur la plage et disparut, repartant vers son foyer avec la ferme intention de ne pas reprendre la mer. Il ne savait pas à quel point la rancune des Kaiyous était tenace et il ne tenait pas à le savoir.

Lorsque Méhaniel se réveilla, elle était seule sur la plage, nue et sans un sou. Elle était livrée à elle-même. Comme elle avait trahi son peuple, elle ne pouvait plus retourner les voir, pas comme ça. De plus, la colère la saisit, la fameuse colère des Kaiyous... Elle ne pardonnait pas qu'il se soit servi d'elle, elle ne lui pardonnerait jamais, elle le traquerait et elle lui ferait payer. Ce fut le cœur plein de haine que Méhaniel commença sa quête de vengeance. Elle s'habilla de voile déchirée rejetée sur le rivage, puis elle demanda asile à un village de pêcheur. On l'hébergea, on la nourrit, on l'aida. Elle jouait les amnésiques, déclarant qu'elle ne se souvenait que d'un capitaine dont elle donnait la description. Les pêcheurs, bonnes âmes, lui vinrent en aide, et les recherches commencèrent sans que Méhaniel n'ait eu à quitter la sécurité du village. La quête fut longue, très longue. Elle n'avait pas prévu de tomber enceinte de cet homme, mais elle n'avait à présent plus d'autre choix que celui de garder l'enfant. Alors elle le garda. Elle attendit son heure. Ce fut quelques jours après la naissance que les pêcheurs lui annoncèrent l'heureuse nouvelle : ils avaient retrouvé un capitaine répondant au prénom de Shawn et qui vivait non loin de là avec sa femme et sa grande fille. Méhaniel eut un sourire cruel. Elle déposa le bébé dans un panier, avec une charmante lettre, puis elle profita de la nuit pour aller déposer l'enfant sur le pas de la porte. Quelle ne fut la surprise d'Anna, la femme de Shawn, lorsqu'elle découvrir un bébé pleurant sur le seuil de sa porte ! Elle le fut plus encore au contenu de la lettre.

Cher Shawn,
Voici ce que tu m'as laissé.
Je viendrai le récupérer.
Méhaniel.

Anna prit l'enfant dans ses bras, la consolant, puis elle alla trouver son mari pour avoir une discussion des plus sérieuses avec lui. Lorsque Shawn vit l'enfant et le message, il perdit toutes couleurs. La menace... Anna ne la voyait pas, mais Shawn percevait très bien la haine dans ces paroles. Il souleva néanmoins l'enfant. Une petite fille... Il expliqua alors à son épouse une version améliorée de son histoire, expliquant qu'une jeune femme l'avait sauvé de la noyade et qu'en échange elle lui avait demandé une nuit de plaisir. Ce n'était pas entièrement un mensonge après tout... Ils décidèrent donc d'adopter l'enfant en attendant que sa mère vienne la reprendre. Ils l'appelèrent Naessa. Elle était déjà bien délicate, mais sa mère l'avait grandement négligé, la petite était en mauvaise santé. Anna prit soin d'elle comme de sa propre fille, elle se leva chaque nuit pour la consoler et la prendre dans ses bras, elle lui chanta des berceuses. Son instinct maternelle revenait au galop malgré son âge plutôt avancé. Sa fille aînée, Rina, se plaisait à la voir ainsi et elle acceptait sans difficulté cette petite soeur tombée du ciel. Il ne se passa que quelques semaines, Naessa commençait à faire ses nuits et la petite famille s'y était beaucoup attachée. Puis un matin, la maisonnée se réveilla les pieds dans l'eau. Shawn alla ouvrir la porte, pour voir Méhaniel, debout devant lui, le regard cruel. Derrière elle se tenait plusieurs mercenaires qu'elle avait guidé jusque-là, leur promettant monts et merveilles. Elle laissa voler une lettre qui atterrit non loin de Shawn, et sur cette lettre était écrit : "je le récupèrerai."

- On veut voir les femmes que tu nous as promises ! râla un des bandits.

Ce fut à ce moment-là que Rina regarda par-dessus l'épaule de son père. Il n'en fallut pas plus pour déclencher la suite des évènements. Le sort de Rina... ne fut guère enviable. Shawn tenta de la défendre, mais Méhaniel l'attrapa et l'attacha de manière à ce qu'il assiste en silence à la mort de sa famille. Anna arriva alors au beau milieu de la bataille, après avoir fait une petite sortie avec Naessa. Elle vit la scène. Deux possibilités s'offraient à elle, elle choisit la seconde. Prenant ses jambes à son cou, elle se mit à courir à toute vitesse, espérant échapper au pire, alors que Méhaniel ordonnait qu'elle soit traquée. Laissant Anna au prise des bandits et Rina au seuil de la mort, elle s'approcha de Shawn et l'embrassa doucement avant de lui murmurer :

- En me trahissant, tu as pris mon avenir. Nous allons mourir ensemble et avoir dans la mort ce que tu m'as refusé de mon vivant...

D'un coup d'un seul, elle lui transperça le cœur d'une dague aiguisée. Shawn écarquilla les yeux, avant de s'effondrer. La dernière image qu'il vit fut Rina, allongée par terre alors que la maison prenait feu, qui touchait la lettre que Méhaniel avait lancé à ses pieds, la lettre qui s'était trouvé dans le berceau de Naessa. Il paraît que plus tard, on retrouva leurs trois corps, celui de Shawn, celui de Rina... et celui de Méhaniel.

Anna courait toujours, fuyant avec toute la force dont elle pouvait faire preuve, échappant autant que possible à ses poursuivants, tenant Naessa dans ses bras. Elle trouva refuge dans une forêt et s'y cacha, jouant une dangereuse partie de cache-cache avec ses poursuivants. Elle les entendait, elle avait peur. Qu'allait-elle faire à présent ? Elle devait déjà retenir ses larmes et elle le faisait avec bien du mal. Elle n'osait pas imaginer ce que sa fille aînée subissait pendant qu'elle fuyait. Sa haine se retourna contre son époux. Tout ça, c'était uniquement sa faute ! Il avait profité d'une jeune fille innocente dont il avait abusé. Il lui avait menti. Il avait menti aussi lors de la mort de ses fils sans doute ? Tout à son délire paranoïaque, elle commença à s'imaginer pleins de scénarios. Elle imaginait son mari partir avec la belle femme, la mère de Naessa... Evidemment, ça ne pouvait pas arriver. Mais Anna n'arrivait plus à réfléchir normalement. Elle était tellement terrifiée... Serrant Naessa de toutes ses forces, oubliant qu'elle n'était qu'un bébé fragile, elle slaloma dans la forêt. Tapis dans l'ombre, elle attendit, elle entendit... Les mercenaires passèrent à côté d'elle sans la voir. Tremblante, elle attendit un moment, un long moment qui tourna sur plusieurs heures. Elle aurait pu somnoler si la peur ne l'avait pas tenu éveillée. Le froid, la faim... elle ne ressentait rien d'autre que de la peur. Lorsque l'aube se leva, Anna était presque congelée dans son buisson. Elle se redressa, écoutant le silence, puis se mit en marche, difficilement, errant en trébuchant régulièrement. Elle marcha, des heures et des heures, avant de s'écrouler, presque morte de faim et de fatigue, Naessa pleurant dans ses bras. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était dans une cage, dans une charrette. Serrant la petite, elle posa son regard sur les autres personnes qui se trouvaient avec elle. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre. Esclave... Elle avait été ramassée par des kurogari, elle serait vendue comme esclave... Tout était perdu. Après quelques heures de route, qu'Anna passa dans le désespoir le plus complet, la charrette s'arrêta à Néork. La cage s'ouvrit, un homme saisit Anna par le bras, la tirant violemment, avant de la placer sur une estrade.

Ce fut là, sur cette estrade, que la vie d'Anna subit un nouveau changement. Elle fut achetée par un noble de Néork, elle et Naessa évidemment. Anna fut conduite chez ce dernier et transformée en pseudo-servante. Malgré son âge avancé, la femme était plutôt joli, avec des formes généreuses, de longs cheveux blonds et des yeux bleus. Malheureusement pour elle, la beauté avait un pris. Anna servait avant tout aux hommes de la maison et aux invités qui venaient, comme "divertissement" pour leurs nuits de solitaire. Elle vécut l'enfer, mais elle se consolait en imaginant que sa fille Rina avait connu pire. Ce fut dans cette ambiance plutôt malsaine que Naessa commença à grandir et à devenir une petite fille.

~~ Chapitre 2 : une petite princesse ~~

Naessa était une petite fille pleine de vie et de bonne volonté. A deux ans, elle était capable de se débrouiller.... enfin disons qu'elle savait bien marcher et plus ou moins parler. Comme un petit poussin, elle restait coller dans les jambes d'Anna toute la journée, avant de tomber épuisée dans un coin pour dormir le reste de la journée, suçant son pouce en souriant. La plupart des servantes l'ignoraient, cette petite fille gênait Anna dans son travail. Mais que pouvaient-elles faire sinon l'accepter ? Les autres servantes, en revanche, la considéraient comme leur petite mascotte, leur préférée, et elles la comblaient de cadeaux et de bisous. Naessa souriait et tentait de parler, rare étaient les personnes qui parvenaient à déchiffrer son charabia d'enfant. Mais ce qui plaisait le plus, c'était que Naessa souriait tout le temps, quoiqu'il arrive, elle souriait. Elle semblait si innocente... Le maître des lieux l'ignorait tout simplement, se contentant d'ordonner à Anna de l'éloigner lorsqu'il avait besoin des services de la femme. Naessa allait sur ses trois ans lorsqu'un étrange invité arriva dans ce manoir grouillant d'activité. La petite ne se souvient de rien, elle était bien trop jeune. En revanche, Anna savait pertinemment qui il était et ce qu'il venait faire ici.

Anna Ocrion de son nom de jeune fille, elle était en réalité la soeur aînée du roi actuelle, une survivante de la folie de son frère et qui avait réussi à s'exiler loin de Luméor et des hikari. Elle avait rencontré un honnête marin, Shawn, elle l'avait épousé et avait eu trois enfants de lui. On peut dire que jusqu'à l'arrivée de la mère de Naessa, Anna avait eu une vie plutôt normale, quoique parsemée de chagrin par les morts successives de ses deux fils. Devenir esclave ne lui convenait pas, pire encore d'être transformée en fille de joie. Elle refusait de finir sa vie ainsi, comme une poupée sans âme. Elle refusait que Naessa subisse un sort pire que le sien, car il était plus qu'évident que la jeune fille serait victime de ces mâles en furie avant d'avoir atteint la majorité. C'était pour cette raison qu'Anna avait envoyé un courrier à Luméor. Elle n'était pas sûre que le messager puisse arriver en vie, cependant elle voulait prendre le risque... et tant pis pour le messager. Elle avait appelé à l'aide une vieil ami de sa famille, la seule personne qui la savait toujours en vie. A part son frère sans doute, mais ce dernier se contentait de son exil pour l'instant, il avait bien d'autres choses à faire que de pourchasser une petite soeur. C'est pourquoi, quand cet imposant guerrier de Luméor franchit les portes du manoir, Anna y vit sa rédemption. Elle allait enfin sortir de cet enfer ! Sa punition avait trop duré, elle pensait avoir payé l'abandon de sa pauvre Rina.

L'inconnu adressa un regard entendu à Anna lorsqu'il l'aperçut avec la fillette dans les bras. Il ne s'attarda pas à la saluer, il alla directement rendre visite au maître des lieux. Entrant sur la terrasse où ce noble prenait un petit déjeuner des plus copieux, l'inconnu posa sur la table une caisse remplit de pièces d'or. Le noble, intrigué, leva les yeux vers lui et posa sa tasse avant de compter les pièces. Anna osa s'approcher un peu de la porte, tenant Naessa fermement dans ses bras. Il y eut une faible discussion. Face au tas d'or, le noble n'hésita pas tellement à revendre une vieille esclave qui ne serait bientôt plus bonne à rien et une petite fille qui gênait le travail des autres. L'inconnu revint donc dans le salon et il fit signe à Anna de le suivre. Sans prendre le temps de récupérer ses maigres affaires, Anna emboîta le pas à son sauveur. Les marques de ses années d'esclavage changeaient son visage, et ce fut sans regret qu'elle quitta cet endroit. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent dans les plaines de l'agonie, où l'inconnu fit signe à Anna de s'asseoir, à l'abri derrière un rocher, au détour d'un sentier délicat.

- Ca me fait plaisir de te revoir Anna. Tu n'as pas l'air très en forme, pourquoi as-tu été si longue à me prévenir ?
- Ce n'était pas si simple figure-toi, j'avais décidé de couper tout contact avec les hikari. Si jamais je suis retrouvée, je suis morte, tu le sais bien.
- Alors que comptes-tu faire, maintenant que tu es libre ?
- Je vais m'installer quelque part et refaire ma vie avec Naessa.
- C'est ta fille ?

Anna hésita un instant. Que pouvait-elle dire ? Naessa était sa fille. Sa fille de coeur certes, mais sa fille quand même.

- Oui, c'est ma fille. Celle que j'ai eu avec Shawn...
- Elle est donc aussi de sang royal. Il ne vaut mieux pas que ton frère la trouve alors, en effet. Tu as un endroit où aller ? Retrouver ton mari ? Trouver un travail ?
- Je... Je n'en sais rien. Peut-être trouver un travail de serveuse et...
- Et à ta mort, Naessa se retrouvera seule. Tu pourrais être sa grand-mère Anna, tu crois que tout se passera bien ? Reviens à Luméor et parle à ton frère. C'est le seul moyen de sauver ta fille.

Anna regarda Naessa avec intensité. Elle pouvait essayer de refaire sa vie, mais elle était déjà bien âgée pour une femme d'Echino et avec une petite fille à sa charge, elle ne s'en sortirait pas sans aide. Elle avait tout perdu. Ses enfants, son mari, sa maison, son quotidien... elle avait Naessa mais, au final, Naessa n'était pas vraiment sa fille. Elle pouvait trouver un moyen de la protéger, tout en la mettant en danger mais... c'était le meilleur moyen. Elle se tourna vers l'homme et lui adressa un sourire gêné, puis elle caressa les cheveux de Naessa avec tendresse avant de déposer la fillette à terre. Elle demanda à son interlocuteur du papier et un crayon, puis elle rédigea une lettre... qu'elle plia avant de la tendre à l'inconnu.

- Emmène Naessa à mon frère et donne-lui cette lettre. Je vais devoir te prendre à témoin, je sais que...
- Non.
- Quoi ?
- J'ai accepté de te couvrir mais je n'ai pas l'intention de mourir. Me trahir comme étant celui qui t'a aidé à survivre serait me condamner à mort.

Anna resta paralysée. Si elle retournait à Luméor, elle mourrait... Si elle n'y emmenait pas Naessa, la fillette ne survivrait sans doute pas. Un choix difficile s'offrait à elle... L'inconnu la regarda sévèrement, lui tendit une petite bourse et s'éloigna en la saluant d'un signe de la main. Il voulait bien l'aider mais seulement jusqu'à un certain point. Risquer sa vie ainsi ne lui convenait pas, il avait agi pas pitié pour la jeune fille qu'était Anna à l'époque. A présent, il le regrettait presque. Anna le regarda s'éloigner et Naessa ouvrit de grands yeux ronds avant d'agripper la robe d'Anna. La femme posa une main rassurante sur la petite main blanche et potelée de la fillette avant de la prendre à nouveau dans ses bras pour la serrer de toutes ses forces.

Naessa, silencieuse, accepta cette étreinte en enlaçant sa maman avec tendresse. Puis Anna se redressa, portant Naessa dans ses bras, et elle se mit en route. Sa décision était prise, elle ne changerait plus d'avis à présent. La marche fut longue, elle dura plusieurs jours. Anna s'arrêtait régulièrement, prenant soin de Naessa pour lui trouver des plantes et du poisson, elle la couvrait, la câlinait... Après un périple des plus délicats, après avoir échappées plusieurs fois aux créatures d'Echino, Anna et Naessa arrivèrent aux montagnes enneigées, celles qui menaient à Luméor... chez le clan des hikari. Anna couvrit davantage Naessa avant d'entamer la longue et pénible escalade. La neige, la glace, vinrent peu à peu ralentir son voyage. A peine couverte, à cause de sa légère robe d'esclave, Anna était presque bleue par le froid, elle tremblait et avançait difficilement. Enfin, elle atteignit les portes de Luméor. Les gardes l'arrêtèrent aussitôt, l'attaquant pour la tuer, selon les ordres. Anna poussa un cri et hurla son nom...

- Je suis Anna Ocrion !

Les lames s'arrêtèrent à quelques centimètres du visage d'Anna et les gardes reculèrent comme s'ils venaient de voir un fantôme. Ils relevèrent Anna, attrapèrent Naessa, et traînèrent les deux femmes jusqu'à la salle du trône pour les jeter au pied du roi de Luméor. Ce dernier posa un regard glacial sur l'étrange duo, avant de pâlir en reconnaissant sa soeur aînée. Il se leva gracieusement et s'approcha d'Anna. Elle lui adressa un regard chargé de haine, avant de prendre Naessa dans ses bas frigorifiés pour la protéger. Le roi recula légèrement puis il fit signe aux gardes, qui conduisirent Anna et Naessa dans les cachots, sans autre forme de procès. Cependant le roi lui-même ne tarda pas à les rejoindre, après avoir éloigné le garde. Il voulait évidemment que cette conversation reste privée. Anna tremblait tellement de froid qu'elle arrivait à peine à bouger et à parler. Le roi les regarda un instant, son regard se tintant de colère.

- Comment as-tu survécu, Anna ?
- Bonjour à toi aussi, petit frère !

Le roi observa Anna un instant avant de poser son regard sur Naessa. La question fatidique était sur ses lèvres, mais il ne la posa pas. Anna en eut un léger sourire : pour son frère, elles étaient déjà mortes toutes les deux ! Mais elle n'était pas aussi stupide qu'il le croyait. Elle se défit un peu de Naessa et leva les yeux vers son frère. Elle lui raconta son histoire, comment elle avait échappé de justesse au massacre, comment elle avait refait sa vie et comment cette dernière était partie en fumée à cause d'une sirène. Elle n'expliqua pas que Naessa était la fille de cette Kaiyou. Lorsqu'elle eut fini, elle adressa à son frère un sourire de prédatrice.

- Tu sais, petit frère, je suis encore l'héritière légitime de la couronne. J'ai échappé à la mort par miracle, Naessa est ma fille. Je pourrais réclamer le trône si je le voulais, mais il te suffirait de nous tuer ici et maintenant n'est-ce pas ? Laisser la fenêtre ouverte, nous faire mourir de froid... Seulement tu vois, j'ai pris mes précautions. J'ai donné une lettre à un ami de Luméor, une lettre de ma main qui explique tout ce que je t'ai raconté. Elle explique aussi tout ce que je sais de tes magouilles pour accéder au trône. Si Naessa meurt, cette lettre sera rendue publique et alors tu pourras dire adieu à son statut de sauveur.

Le roi l'écouta en silence, apparemment impassible. Mais Anna pouvait voir qu'il pâlissait légèrement.

- Que proposes-tu ?
- Adopte Naessa, donne-lui une vie royale en tant que princesse cadette, elle ne te posera plus aucun problème et en plus ta notoriété va monter. Quant à moi, je vais partir et disparaître.
- Qui me dit que tu n'iras pas pondre un autre gamin ailleurs ?
- Rien ne te le prouve. Mais si ça peut te rassurer, j'accepte une opération de stérilisation...
- Au fer rouge ? Tu aimes ta fille à ce point ? Imbécile. Mais j'accepte.

Il avait accepté trop vite, Anna perdit un peu de son assurance. D'ailleurs, l'idée d'être opérée ne lui plaisait pas plus. Elle se leva et poussa Naessa vers le roi. Ce dernier saisit l'enfant avec un sourire sadique et la fillette poussa un petit cri de douleur alors qu'il lui broyait doucement le bras.

- Oh Anna, tu as bien dit que cette lettre serait rendue publique si Naessa ne survivait pas n'est-ce pas ? Quelle erreur de calcul soeurette !

Anna pâlit. Une erreur monumentale de lui avoir dit ça surtout ! Elle tenta de se rattraper mais il était trop tard. Le roi secoua la tête et referma la porte de la cellule, avant d'aller ouvrir la fenêtre par ce temps glacial, sans le moindre égard pour les autres prisonniers présents. Il entraîna Naessa hors de la pièce tandis que la fillette pleurait de douleur en appelant sa maman, cette chère Anna qui criait de colère du fond de sa cellule. Elle avait sauvé Naessa oui, mais elle s'était condamnée. Elle avait prévu de mourir en fait, au moment même où elle avait décidé de remettre les pieds à Luméor, elle s'y était préparée. Mais pas ainsi, pas dans ce trou glacial... Elle aurait préféré être tuée dans son sommeil ou subir une mort rapide ! Au lieu de ça... Elle laissa le froid l'envahir et elle ferma les yeux, attendant, sourire aux lèvres, que la mort vienne s'emparer d'elle pour l'entraîner dans un sommeil éternel.

~~ Chapitre 3 : mage ou inventeuse ? ~~

Naessa fut conduite dans la salle du trône. Le roi régla rapidement les quelques papiers qui la séparaient du son adoption puis il annonça officiellement que Naessa était à présent sa fille cadette, sous les regards ébahis des conseillers. Tou ce fit si rapidement ! Naessa avait à peine trois ans, elle ne se souviendra jamais de ce moment mais personne n'oublia l'instant où elle tendit sa petite main blanche vers le roi, pleurant sa mère. Ce dernier joua la comédie devant ses conseillers, bien évidemment. Il la prit dans ses bras, la dorlota, la consola, puis il la fit mener à la reine, afin qu'elle soit présentée à sa nouvelle famille. Naessa était toute timide et effrayée. Ce fut également sa première rencontre avec sa soeur aînée, Eva. Naessa n'apprit jamais rien de son passé, mais elle découvrit rapidement qu'elle n'était pas comme les autres. Dès qu'elle entrait au contact de l'eau, dès qu'elle était mouillée, elle se transformait en une étrange créature à demi-poisson. C'était quelque chose d'inquiétant pour sa nourrice, donc Naessa s'en inquiéta aussi et elle le cacha. En grandissant, sa complicité avec Eva ne fit que grandir. Les deux filles s'entendaient à merveille, un peu trop sans doute, car Eva entraînait toujours Naessa dans toutes ses bêtises. Oh elle ne risque pas d'oublier le jour où elles avaient glissé des sauterelles des neiges dans le lit du roi... ni de la correction qu'elles avaient eu lorsqu'elles avaient été attrapées. Inverser les papiers aussi, c'était une attaque des plus classique. Jamais le roi n'accordait le moindre intérêt à Naessa, il semblait la haïr cordialement et Naessa éprouvait le besoin de se distinguer de sa famille, de montrer à son père qu'elle existait. Peut-être est-ce pour cette raison qu'elle commença à inventer plusieurs objets des plus étranges.

La première invention de Naessa fut un métier à tisser. Rien de bien dangereux à l'origine, mais la fillette sans expérience, alors âgée de quatre ans, avait réussi à faire exploser sa machine au nez d'Eva, le jour où elle avait voulu lui montrer son succès. Depuis cette malheureuse expérience, Eva semblait préférer la regarder bricoler de loin. Naessa retenta le métier à tisser mais lorsqu'elle arriva dans sa chambre avec sa robe en lambeau, elle eut une correction qui lui fit ranger sa machine bien rapidement. Seulement, il en fallait plus pour la décourager ! Après ce test raté, elle tenta une étrange machine qui devait permettre de récupérer l'eau du puits sans risque de se mouiller, invention bien pratique pour elle... une rouge dorée d'une clochette et de deux sauts. Evidemment, elle finit complètement trempée... mais seule Eva s'en aperçut. A partir de ce jour, Eva devint la seule personne, hormis sa nourrice, à connaître son secret. A six ans, Naessa tenta d'inventer une machine pour lui permettre de faire ses devoirs tout seuls, chose dont rêvent la plupart des enfants. Une invention qui n'eut pas plus de succès que les autres et qui se solda plutôt par une catastrophe... soit par une visage blanc recouvert d'encre noire. Et il ne s'agissait pas du visage de Naessa mais bien de celui du roi lui-même. Etrangement, et malheureusement, Naessa devint peu à peu la cible d'étranges accidents, que sa chance insolente lui permettait d'éviter. Elle était le genre de fille à éviter la chute d'une énorme pierre en faisant une petite glissade accidentelle ou en s'écartant pour observer un papillon sur le mur... Ce fut sans doute pour cette raison qu'elle survécut aussi longtemps malgré les évidentes tentatives de meurtres que son père adoptif tenta sur elle. Et comme le roi était toujours très discret, personne ne réalisa ce qu'il trafiquait. Ce n'était que des accidents évités de justesse après tout ! Pas de quoi s'alarmer !

$Présentation de Naessa {fini} Chat_p10$

A l'âge de sept ans, Naessa décida de se venger des chats. En tant que kaiyou, elle éprouvait une sainte horreur, une frayeur innée, des chats quels qu'ils soient. Elle ne pouvait plus supporter de les approcher, elle se devait d'agir et elle décida de mettre au point plusieurs inventions afin de la sauver de ces "sales bêtes". Elle inventa par exemple un objet plutôt intéressant, un support qui permettait d'agripper un chat et de le maintenir attaché en hauteur, tel du linge mis à sécher. Malheureusement, la machine dut être abandonnée pour cause de mauvais réglages, les premiers chats furent impitoyablement broyés par la machine. Et même si Naessa n'aimait pas les chats, elle n'avait pas envie de leur faire du mal. La machine suivante, le Porte-chat, fut pourtant bien plus horrible. Cependant, elle ne l'essaya jamais, elle se contenta d'en faire une petite publicité qu'elle garda pour elle et pour elle uniquement, une publicité qu'elle se plaisait à regarder et à affiner lorsqu'un chat l'avait terrifiée durant la journée. Pauvres chats... Naessa ne pouvait décidément pas supporter de les voir, même lorsqu'ils leur faisaient des yeux tout mignons... La petite princesse avait peur, elle n'y pouvait rien. Elle ne les frappait jamais cependant, elle se contentait de crier et de partir en courant.

Un jour, sur ses dix ans, elle décida de mettre au point une machine volante. Qui n'avait jamais rêvé de pouvoir voler ? Mais là, sachant que Naessa n'avait jamais réussi une seule de ses inventions... Disons que le pourcentage de chance de réussite n'était pas très haut. Seulement la princesse n'écoutait jamais rien quand il s'agissait de ses inventions. On pouvait lui dire ce qu'on voulait, elle n'écoutait pas, passionnée comme elle était. Eva tenta bien de la raisonner mais Naessa préféra passer plusieurs jours sur sa machine, travaillant même parfois de nuit, dessinant des plans, bricolant, modifiant, testant... Lorsqu'elle considéra sa machine au point, elle demanda de l'aide à Eva pour l'emmener sur le toit du palais, ou plus précisément sur une sorte de petite cour surélevée. Se plaçant dans sa machine, en position allongée, elle plaça sur son visage d'étranges verres tintés de sa conception. Un grand sourire sur le visage, elle commença à courir pour entraîner la machine dans le vide.

- Allez c'est partiiiiiiiii !

La machine prit de la vitesse. En arrivant dans le vide, Naessa releva les pieds et commença à pédaler sur sa machine pour faire tourner une petite hélice. La machine plana un moment, gracieusement... avant de s'écraser dans une montagne enneigée. Naessa ôta ses lunettes, plutôt en mauvaise posture. A une centaine de mètre du sol, elle ne pouvait pas sauter. Mais ce n'était pas ce qui la préoccupait. Le visage radieux, elle leva un poing victorieux vers sa soeur aînée, sans prêter attention aux gardes qui restaient stupéfaits de voir la princesse ainsi.

- Ca marche ! J'ai volé ! J'ai volé ! Il faut encore un ou deux réglages et ce sera parfait !

Elle jeta un coup d'oeil en bas et pâlit. Poussant un cri, elle s'accrocha à sa machine en appelant à l'aide. Oui, mais comment la faire descendre ? Personne ne le savait. Un homme s'avança finalement, un sourire aux lèvres. Il leva la main et la machine se défit de la montagne, entraînant Naessa en douceur jusqu'à terre. Les gardes se précipitèrent pour avertir le roi, mais l'homme préféra poser une main protectrice sur l'épaule de la princesse.

- Ta machine est loin d'être au point, petite.
- Vous me tutoyez monsieur ?

Ce n'était pas un reproche, seulement une question, car Naessa était très surprise par ce comportement inhabituel.

- Tu as inconsciemment utilisé la magie du vent pour planer. Je pense en parler au roi, mais ça te dirait de rejoindre l'école de magie ?
- Oh non, je veux faire mes expériences moi !
- Tu devras aller à l'école, ça m'étonnerait que tu ais envie d'apprendre à te battre à l'épée !
- Comme ma grande soeur ! Moi je veux bien !

La négociation dura un instant puis, finalement, le mage parvint à convaincre Naessa de rejoindre l'école. Le soir, elle eut droit à une sévère réprimande de son père. Le lendemain matin, elle commença les cours à l'école de magie. Elle y passa sept longues années, on aurait pu croire que ça suffisait amplement à en faire une puissante mage... mais non. Car au lieu d'aller en cours, Naessa se plaisait plutôt à tester ses inventions, à les fabriquer, à les concevoir... sa magie du vent était plutôt puissante, mais comme elle ne prenait pas le temps de s'améliorer, elle paraissait encore plus maladroite qu'elle n'aurait dû. Ses petits courants d'air incontrôlés provoquaient des catastrophes. Combien de fois elle déshabilla une étudiante par inadvertance ? Combien de fois elle fit reculer un de ses professeurs sans le faire exprès ? Et combien de fois sa machine volante vint s'écraser dans les monts enneigés ? Mais Naessa était persévérante et têtue... Elle arriverait bien à la faire voler sans l'aide de sa magie !

A SUIVRE...

Pour la magie humaine, sorts utilisables : maîtrise du vent
Pour la magie raciale, sorts utilisables : aucune pour l'instant
~~~~

Code règlement (deux codes à trouver) :
{OK}

Bah

Pas besoin de dire Bienvenue alors que tu es la fondatrice

:huhu:

Je suis deçus parce qu'en lisant ta fiche, je n'ai pas trouvé quoi dire de special pour faire mon chieur.

Il n'y a juste que quelques fautes d'innatention pas tellement jolies mais excusables dut à des erreurs que l'on fait tous :niark:

Sauf moi.

Eh bien que dire de plus que ta modeste validation ainsi que le niveau 8! :mouhuhu:

Prenez exemple! Voici une fiche comme je les aime!

Bon rp mi amore :coeur:

C'est pas Ambre la fondatrice, par le plus grand de tous les Hasards qui dirigent ce monde de fous dans lequel nous vivons?

vivi... Mais comme Ambre = Naessa... fufufu...

Merci mon Kanna pour ce gentil commentaire :love:

» Un petit RP avec Naessa ?